Aperçu
La SSR est une composante essentielle des interventions humanitaires. La morbidité et la mortalité liées à la SSR constituent un problème de santé publique majeur à l’échelle mondiale. Souvent particulièrement exposées aux risques associés, les personnes vivant dans des contextes de crise humanitaire se heurtent à de nombreux obstacles lorsqu’elles tentent d’accéder à des services de SSR. Le manque d’attention portée à la SSR dans les situations d’urgence peut avoir de graves conséquences telles que des décès maternels et néonatals évitables, des violences sexuelles accompagnées des traumatismes qui s’ensuivent, des grossesses non désirées et des avortements à risque, ainsi que la propagation du VIH et d’autres infections sexuellement transmissibles (IST).
Le dispositif minimum d’urgence (DMU) de SSR désigne un ensemble d’activités prioritaires à mettre en œuvre dès le début d’une crise humanitaire (idéalement dans les 48 heures). Ces activités sauvent des vies. Point de départ de la programmation de SSR, elles doivent être mises au point dès que possible, comprendre des services complets de SSR et se maintenir tout au long de l’intervention humanitaire.
Pertinence pour les opérations d'urgence
Lors de conflits, de catastrophes naturelles et de situations d’urgence de santé publique, les besoins ayant trait à la SSR sont souvent négligés. Les conséquences désastreuses de cette négligence touchent les femmes et les filles de manière disproportionnée. Malgré de nombreux progrès, garantir la disponibilité de services de SSR essentiels de qualité à chaque étape d’un déplacement forcé demeure difficile. Sans accès à des services de maternité et des urgences adaptés pendant et après la grossesse et l’accouchement, le risque de maladie grave et de décès augmente tant pour la femme que pour l’enfant. On estime que 60 % des décès maternels évitables et 50 % des décès néonatals surviennent dans des contextes de conflit, de déplacement et de catastrophes naturelles1. En outre, les femmes déplacées peuvent perdre l’accès à la contraception ou subir des violences sexuelles, ce qui a pour conséquence de les exposer à un risque accru d’IST (VIH compris), de grossesse non désirée, d’avortement à risque et de graves troubles psychiatriques.
Dans les contextes de crise humanitaire, les adolescentes sont particulièrement exposées au risque de subir des violences sexuelles, un facteur aggravant le risque de grossesse non désirée, d’avortement à risque et d’IST (VIH compris). Les complications liées à la grossesse et à l’accouchement comptent parmi les principales causes de décès parmi les filles âgées de 15 à 19 ans2, et la mortalité des enfants nés de mères adolescentes est plus élevée que celle des enfants nés de mères adultes3. Le mariage et les grossesses précoces nuisent par ailleurs à l’assiduité scolaire des adolescentes et compromettent leur avenir professionnel.
Conseils principaux
Phase d’urgence
Principes directeurs et priorités absolues en matière de SSR
Compte tenu du besoin manifeste de services de SSR dans les situations d’urgence humanitaire, la communauté internationale a mis au point un ensemble de normes d’intervention minimales connues sous le nom de dispositif minimum d’urgence (DMU) de SSR. Le DMU indique les services de SSR qui sauvent le plus de vies et les mesures à prendre dès le début d’une crise, et enjoint à planifier l’expansion de ces services en vue d’une satisfaction globale des besoins en matière de SSR. Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et ses partenaires font en sorte que toutes les composantes du DMU soient mises en œuvre au plus tôt (idéalement dans les 48 heures et au plus tard trois mois après le début d’une situation d’urgence) et que des services complets soient fournis dès que possible pendant et après la phase d’urgence.
Principaux objectifs du DMU :
- S’assurer que le secteur ou le groupe sectoriel de la santé identifie une organisation pour piloter la mise en œuvre du DMU.
- Prévenir les violences sexuelles et répondre aux besoins des survivants.
- Éviter la transmission du VIH et des autres IST, et réduire la morbidité et la mortalité associées.
- Prévenir la surmorbidité et la surmortalité maternelles et néonatales.
- Empêcher les grossesses non désirées.
- Planifier la transition vers une offre de soins de SSR complète intégrée aux soins de santé primaires.
Objectif 1 du DMU – La coordination est essentielle dans toute situation d’urgence. L’organisation chef de file en matière de SSR nomme le coordonnateur de la SSR, qui intervient au sein du secteur ou d’un groupe sectoriel de la santé. Le coordonnateur de la SSR : veille à ce que l’ensemble des organismes sanitaires santé œuvrant dans chaque zone de crise traite les questions de SSR et mettent en œuvre des services de SSR ou orientent les personnes vers ces services ; fournit des conseils et une aide technique concernant les achats coordonnés de fournitures de SSR ; identifie les agents de santé qualifiés pour mettre en œuvre les services du DMU ; et identifie des mécanismes d’orientation efficaces et confidentiels entre les points de prestation de services de santé et entre les services de santé et les autres secteurs de services.
Objectif 2 du DMU – Pour prévenir les violences sexuelles et répondre aux besoins des survivants dès le début d’une situation d’urgence, il convient : d’œuvrer en collaboration avec d’autres secteurs, notamment les sous-secteurs de la protection ou de la violence basée sur le genre (VBG), à la mise en place de mesures préventives au niveau des communautés, des subdivisions locales et des districts, notamment avec les établissements de santé, afin de protéger les populations affectées, en particulier les femmes et les filles ; de fournir des soins cliniques aux survivants et de les orienter vers les autres services d’aide disponibles ; et de prévoir des espaces confidentiels et sûrs au sein des établissements de santé permettant de recevoir des survivants de violences sexuelles, de leur prodiguer les soins cliniques et de les orienter vers les services adéquats.
Objectif 3 du DMU – Pour réduire la transmission du VIH et des autres IST dès le début d’une intervention humanitaire, le coordonnateur de SSR, les responsables des programmes de santé et les prestataires de services d’une part, et les partenaires du secteur de la santé d’autre part doivent agir de concert pour : veiller à un usage sûr et rationnel de la transfusion sanguine ; assurer le respect des normes de précaution ; garantir la disponibilité de préservatifs masculins lubrifiés gratuits et, le cas échéant, de préservatifs féminins ; contribuer à la distribution d’antirétroviraux en vue de la poursuite du traitement des personnes qui participaient à un tel programme avant le début de la situation d’urgence, notamment les femmes qui étaient inscrites à des programmes de prévention de la transmission mère-enfant ; distribuer une prophylaxie postexposition aux survivants de violences sexuelles et aux personnes exposées au VIH dans le cadre de leur emploi ; contribuer à la distribution d’une prophylaxie à base de cotrimoxazole contre les infections opportunistes chez les patients vivant avec le VIH ; et assurer la disponibilité du diagnostic syndromique et du traitement des IST dans les établissements de santé.
Objectif 4 du DMU – Afin de prévenir la morbidité et la mortalité maternelles et néonatales, les services vitaux suivants doivent être disponibles et accessibles dans toute crise humanitaire : accouchement selon les règles d’hygiène et de sécurité, soins néonatals essentiels et services de soins obstétricaux et néonatals d’urgence ; système d’orientation fonctionnant 24 h/24, 7 j/7qui facilite la communication et le transport vers les centres de santé et les hôpitaux ; soins post-avortement dans les centres de santé et les hôpitaux ; matériel permettant un accouchement propre et des soins néonatals immédiats (lorsque l’accès à un établissement de santé n’est pas possible ou fiable).
Objectif 5 du DMU – Au début d’une situation d’urgence, il convient de faire en sorte que des contraceptifs soient disponibles afin de prévenir les grossesses non désirées. Le coordonnateur de la SSR, les responsables des programmes de santé et les prestataires de services doivent : garantir la disponibilité de diverses méthodes de contraception à action prolongée et réversibles ou à courte durée d’action (y compris de préservatifs masculins et féminins et de contraceptions d’urgence) dans les établissements de soins de santé primaires afin de répondre à la demande ; informer, notamment en produisant des supports d’information, de sensibilisation et de communication et, dès que possible, conseiller les personnes au sujet de la contraception en mettant l’accent sur le choix éclairé et l’efficacité, et en veillant au respect de la vie privée des clients ainsi qu’à la confidentialité de leurs données ; s’assurer que la communauté soit consciente de la disponibilité de contraceptifs pour les femmes, les adolescents et les hommes.
Phase post-urgence
Norme sur le long terme (phase postérieure à une situation d’urgence)
Outre la coordination nécessaire à la mise à disposition de services de SSR qui sauvent des vies, le DMU vise à répondre aussi rapidement que possible à l’ensemble des besoins et des demandes en matière de SSR. Cela suppose une bonne compréhension de la situation locale et des perspectives liées au fonctionnement du système de santé.
Objectif 6 du DMU – Planifier la transition vers des soins complets de SSR intégrés aux soins de santé primaires
Pour les femmes comme pour les hommes, la question de la SSR est l’affaire de toute une vie, et ce dès la petite enfance. Le HCR est conscient que la façon dont les besoins en matière de SSR sont satisfaits à une étape de vie donnée a des répercussions sur les résultats et les besoins en la matière au cours des étapes de vie ultérieures. Pour répondre aux besoins de santé des réfugiés de manière adéquate tout au long de leur vie, le HCR s’appuie donc sur le DMU et tâche de fournir les services de SSR les plus complets possible, notamment à travers les aspects suivants :
- Un choix de méthodes de contraception sûres et efficaces
- Des soins anténatals, natals et postnatals sûrs et efficaces
- Des services et soins d’avortement sûrs et efficaces, dans toute la mesure permise par la loi
- La prévention, la prise en charge et le traitement de l’infertilité
- La prévention, la détection ainsi que le traitement des IST (dont le VIH) et des infections de l’appareil génital
- La prévention, la détection et le traitement des troubles et lésions de l’appareil génital (cancer du col de l’utérus, fistule obstétricale, mutilations génitales féminines, etc.)
- La promotion de la santé, des campagnes de sensibilisation sanitaires, du conseil, des services de proximité
- Des services adaptés aux adolescents et des services sur mesure accessibles, de qualité suffisante, tenant compte des normes culturelles locales ainsi que des besoins liés au genre et aux différentes étapes de la vie
Liste de contrôle
La liste de contrôle du suivi du DMU pour la SSR est disponible en anglais, en français, en espagnol, en arabe et en russe.
Normes
Les principales normes et indicateurs figurent dans le document suivant :
Annexes
Apprentissage et pratiques de terrain
Liens
Contacts principaux
Contactez la Section de la santé publique de la Division de la résilience et des solutions :
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